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Sursauter lorsqu’une personne ouvre une porte, sortir d’une pièce en courant en croyant voir une araignée ou encore avoir une réaction émotionnelle incontrôlable dans certaines situations… Toutes ces réactions sont la conséquence de l’activation d’une voie neuronale rapide et inconsciente, qui se déclenche dès que nous percevons un danger.
Face à un événement, deux systèmes réagissent :
- La réaction automatique, rapide, inconsciente (dit circuit rapide) un réflexe de survie.
- La réaction réfléchie (dit circuit lent), qui passe par l’analyse de la situation : elle permet de comprendre et d’apprendre afin de mieux s’adapter, à l’avenir, à des situations similaires.
Le circuit rapide en action
L’information est perçue par nos sens, transmise au thalamus puis à l’amygdale (dans le cerveau).
L’amygdale peut être activée en quelques millisecondes après la perception d’une menace. Cela permet une réaction instantanée, mais basée sur des informations approximatives (« ça avait une forme d’araignée, j’ai déguerpi ! »).
C’est ce circuit qui est à l’œuvre lorsque vous freinez brusquement face à un danger sur la route, lorsque vous tendez la main pour rattraper un objet qui tombe, lorsque vous sursautez en entendant un bruit soudain.
En résumé, le cerveau préfère réagir à tort que d’attendre et risquer de mourir.
Il n’est pas possible de stopper ou d’empêcher cette réaction. Toutefois, elle peut être plus ou moins fréquemment activée et son intensité peut varier en fonction du contexte de vie, de la sensibilité individuelle et des expériences passées.
Prenons un exemple
J’entends un bruit qui me fait sursauter. Mon corps sécrète de l’adrénaline et de la noradrénaline afin de me préparer à réagir rapidement au cas où le danger serait réel.
Une fraction de seconde après cette réaction automatique, le circuit lent analyse : il s’agit simplement de mon chat. Les hormones de stress diminuent et, si j’entends à nouveau le même bruit dans la journée, mon cerveau réagira probablement moins fortement.
Mais si le bruit annonce réellement un danger — par exemple une effraction à mon domicile — le corps maintiendra l’état de stress pour me permettre de me défendre ou de fuir.
Plus tard, si un bruit similaire survient, il réactivera le souvenir du cambriolage et je serai davantage en alerte. Il s’agit d’un processus de sensibilisation : je deviens plus sensible à une situation qui a déjà représenté un danger.
On parle alors de conditionnement, c’est-à-dire d’une réaction influencée par les expériences et apprentissages antérieurs.
Le même mécanisme dans nos relations
Ce processus existe aussi au niveau social et relationnel. Certaines situations déclenchent des réactions automatiques et émotionnelles parce qu’elles réveillent un souvenir ou un signal d’alerte passé.
Une personne ayant grandi dans un environnement violent peut conserver toute sa vie une sensibilité particulière à certains mots, tons de voix ou ambiances qui rappellent — parfois inconsciemment — un souvenir stressant ou traumatisant.
Adulte, il peut alors être difficile d’appliquer une réaction raisonnable à certaines situations, car le système de défense s’active automatiquement.
Le cas des phobies
Chez les personnes phobiques, la peur ne se régule pas facilement :
- L’amygdale est hyper-réactive : elle détecte une menace alors que l’objet phobique est neutre ou sans réel danger.
- Le cortex préfrontal, chargé d’analyser et de réguler la peur, exerce moins bien son contrôle.
- L’hippocampe renforce les souvenirs liés au danger.
Même si l’objet n’a jamais été réellement dangereux, le cerveau l’a appris comme si.
Nous l’avons compris, ce réflexe est primordial pour la survie. Il n’est pas question de le désactiver.
Mais comment agir si la réaction est disproportionnée, entrave la vie quotidienne ou provoque des réactions émotionnelles incontrôlables ?
La méthode thérapeutique
Plusieurs approches permettent de se désensibiliser. De manière comparable à certains traitements d’allergies, l’objectif est de s’exposer progressivement et de façon contrôlée à l’objet de la peur pour diminuer la réaction automatique.
Les thérapies cognitives et comportementales (TCC), l’EMDR ou l’hypnose sont des approches efficaces pour travailler ces mécanismes automatiques.
À titre individuel, vous pouvez déjà réfléchir à ce qui, dans votre propre histoire ou celle de votre famille (certains traumatismes sont transmis), a pu contribuer à ces réactions disproportionnées ou à cette hyper-vigilance.
Parfois, remonter consciemment à la cause suffit à désamorcer. Votre conscient et votre système émotionnel collaborent alors pour réaliser : « Tout va bien. Je suis en sécurité maintenant. »
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